Le voyage humanitaire comme outil éducatif et pédagogique pour les jeunes du P’tit Bonheur

Le projet 2017-18 du LVA Au P’tit bonheur basé sur l’entraide et la sensibilisation à la précarité en collaboration avec l’association « le Toi Kétatous » (voir site internet du LVA) a fait germer un projet au-delà de nos frontières….

Les conseils de vie sociale, la réussite de ce premier projet « humanitaire » à petite échelle ainsi que l’état d’esprit véhiculé par l’équipe encadrante ont fait naitre l’envie (en-vie) de concrétiser une deuxième action au-delà de notre pays.

Mais pourquoi un voyage humanitaire ?

Les jeunes accueillis au sein du P’tit bonheur se caractérisent par une certaine dépendance aux personnes comme aux produits et ont besoin de prendre appui sur quelqu’un ou quelque chose, ce qui les rend prisonniers et passifs.

Ils ont une sensibilité accrue aux évènements extérieurs qui traduit l’importance au regard de l’autre. L’agir devient un des seuls moyens d’échange à cette période charnière qu’est l’adolescence et encore plus lors de situation de placement. Les Maux remplacent les mots…

Ces jeunes souffrent de troubles narcissiques importants tels que dévalorisation, manque de confiance en soi…En constante recherche de reconnaissance leur voracité affective est prégnante.

Nos observations nous ont amenés aux questionnements suivants :

-          Quel outil pédagogique pourrait soutenir la dépendance du jeune et l’amener à davantage d’autonomie ?

-          Comment les aider à restaurer une meilleure image d’eux même ?

-          Comment amener ces jeunes enfermés dans un parcours de rupture à adhérer et les rendre acteurs d’un projet afin qu’ils prennent conscience que les embuches de la vie ne sont pas des fatalités et qu’ils transforment ses « faiblesses » en « forces » ?

 

Lors de leur arrivée sur le lieu de vie, Nous demandons aux jeunes d’être acteurs de leur placement. Quoi de mieux qu’un voyage humanitaire et toute la préparation que cela génère pour être en action. Pour être mené à bien les jeunes doivent se mobiliser. Le fruit de cette réflexion nous a amené à lancer l’idée aux jeunes….

L’idée a été accueillie avec enthousiasme. Le début d’une aventure collective s’est inscrite. Ce projet se fait en groupe, par le groupe, d’où la nécessite pour chacun de pouvoir se tolérer, se connaitre, se respecter, s’entraider….

Nous avons élaboré un plan d’action.

Quelle destination ?

Très connu par les fondateurs du lva Au P’tit Bonheur, Mr et Mme Ternoir, le Maroc est le pays qui a retenu notre attention. Un voyage avec les jeunes du LVA en 2006 nous a permis d’expérimenter l’aventure dans ce pays.

De plus Mr et Mme Ternoir, depuis leur départ à la retraite, y passent une bonne partie de l’année, ce qui permet d’avoir déjà un pied à terre ainsi qu’un réseau déjà identifié (médecin, école, associations…)

Leur implantation dans ce pays depuis six ans a permis, lors de besoins d’éloignement, d’effectuer avec l’accord des autorités compétentes des « séjours de rupture » à la carte. Les retours de ces séjours nous ont confortés dans le choix de cette destination.

D’autre part, les jeunes du LVA se sont déjà investis dans des collectes de vêtements d’enfants pour une association s’occupant d’orphelins sur la ville d’Agadir. Nous ne pouvons qu’attester de leur profonde motivation lors de cette collecte.

D’autre part, même si le français n’est pas l’une des deux langues officielles du pays, il est parlé par près de 50 % de la population. Il n’exige aucune vaccination particulière également.

Comment ?

Aux cours des discussions, le fil conducteur de ce voyage est devenu l’initiateur d’autres projets plus locaux afin de continuer l’ancrage du LVA et de ses jeunes dans le paysage local :

-          Montage d’une association à visée humanitaire afin de pouvoir collecter des fonds et des dons en natures par le biais d’événements locaux et pérenniser cette « nouvelle » association pour les futurs jeunes accueillis.

-          Offrir la possibilité aux jeunes d’y être bénévoles même après leurs départs du LVA et générer des rassemblements d’anciens et de nouveaux accueillis

-          Valoriser l’image des jeunes accueillis et de la notion de placement au sein de nos structures

 

Avant de partir :

Les jeunes et le 4 adultes référents se retrouveront un mercredi sur deux de 18h à 20h. A partir du mois de Novembre les jeunes seront sensibilisés au Maroc, son histoire, la vie quotidienne, à l’Association Tanzzanine, à des notions telles que la différence, l’hygiène, les mesures de santé…

Ils iront également à la rencontre des personnes susceptibles de nous aider dans notre projet par le biais de dons et d’actions.

Nous rédigerons un journal de bord consultable sur le site du LVA afin que les personnes intéressées puissent suivre l’évolution de ce projet.

 

Le voyage….

Le trajet s’effectuera en voiture avec deux véhicules et une remorque pour acheminer les dons récoltés.

Nous partirons au mois de juillet 2019, une vingtaine de jours.

Le trajet de cette manière reste le moins couteux et nous permets de travailler sur l’orientation des jeunes. En effet la plupart n’ont jamais quitté le territoire français. A l’aide de cartes nous allons étudier le parcours afin qu’ils soient actifs tout au long de cette aventure.

Chiffrer le cout du voyage va leur permettre de se rendre compte de la réalité financière du voyage et de la vie en général. Réalité que les jeunes ont parfois du mal à conscientiser avant leur majorité.

Une halte en Espagne sera organisée, avant d’entamer le voyage en bateau.

Nous serons 4 éducateurs encadrants, donc deux conducteurs par véhicule ce qui permettra de se relayer.

Et là-bas ?

Arrivés à Tamraght , nous nous installerons dans la maison de Mr et Mme Ternoir. Afin d’obtenir le nombre de place nécessaires nous avons installes plusieurs lits de camps.

La maison est équipée de tout le confort nécessaire.

Une habitante du village nous aidera à préparer des repas typiques, à aller au marché….

Les activités durant la quinzaine de jours seront les suivantes :

-          Passer deux journées au sein de l’Association Tanzzanine à Agadir

 

                                                           

 

La Crèche de l’Hôpital Hassan II a été construite en 1967. Au départ elle était destinée aux enfants des mamans hospitalisées qui devaient récupérer leur enfant à leur sortie de l’hôpital.
Petit à petit elle s’est transformée en crèche pour enfants abandonnés.

 Depuis 1992 c’est le Lions club Agadir Tilila qui prenait en charge la Crèche de l’Hôpital Hassan II.
le Lions club étant un organisme international, il recevait difficilement des subventions de l’État et les particuliers étaient aussi réticents à faire des dons.

En 2003 Afin d’assurer une prise en charge de qualité aux enfants abandonnés en subvenant à leurs besoins quotidiens, et pour mieux sensibiliser la société civile ainsi que les départements de l’Etat à la cause de ces enfants, les membres de Lions club Agadir Tilila ont pensé à créer l’Association marocaine Tazzanine . Cette création a démarré par le réaménagement des locaux de la Crèche qui a été pris en charge par la Région Souss Massa Draa et son équipement par les ambassades du Canada et de la Belgique.

 

 

L’Association Tazzanine ,par son existence, vise principalement les objectifs suivants :

  • » Assurer aux enfants abandonnés un hébergement, une éducation et les préparer à l'intégration dans la vie sociale.
  • » Promouvoir et protéger les droits de l’enfant abandonné.
  • » Contribuer à la lutte contre l’abandon d’enfants.
  • » Permettre aux enfants abandonnés de vivre au sein d’un milieu protégé.
  • » Assurer un épanouissement psychologique aux enfants abandonnés.
  • » Sensibiliser la société aux problèmes d’abandon d’enfants et ses répercutions.

L’Association Tazzanine fait partie de la plate forme sociale d’Agadir dans le cadre du partenariat entre le Conseil Préfectoral d’Agadir et le Conseil Général de la Loire Atlantique en France (Formation de notre personnel et accueil de leurs stagiaires)

Autres actions :

-          Distribuer les différents dons récoltés durant l’année aux associations choisies et démarchées en amont avec les jeunes

 

-          Bivouac de deux jours afin de distribuer des vêtements chauds dans les villages plus eloignés et dormir chez l’habitant

 

-          Visites de sites culturels et touristiques aux alentours d’Agadir

Nous souhaitons que chaque journée se termine par un temps de régulation obligatoire pour tous ou chacun est invité à exprimer son ressenti. C’est un temps de pause essentiel pour mettre des mots sur ce qu’ils vivent.

 

Le retour :

Un travail sera mis en place au retour pour remercier et faire partager ce que nous aurons vécu aux personnes ayant contribuer à la réalisation de ce projet (soirée festive avec projection du film réalisé au Maroc, exposition photo, dégustation de plats marocains).

 

Alors…. Convaincu ?

 

Le premier point et pas des moindre, est d’obtenir les accords nécessaires pour pouvoir effectuer les démarches administratives permettant de se rendre à l’étranger.

Beaucoup d’enthousiasme et d’espoir se sont lus sur les visages des jeunes que vous nous avez confiés. Mais nous sommes conscients et eux également, que sans votre soutien le projet ne pourra voir le jour.

 

Dans l’attente d’une réponse, qui nous l’espérons sera positive, nous nous tenons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.